Ce matin j’ai accompagné en terre au cimetière Montparnasse, mon ami et ancien associé, l’avocat Roland Rappaport décédé brutalement il y a quelques jours. Rythmée par les témoignages des amis et le son déchirant des musiques d’Europe Centrale, la cérémonie a successivement permis de rappeler l’homme d’engagements, l’infatigable combattant pour toutes les libertés qu’il a été. Président du Syndicat des Avocats de France, avocat du Syndicat des pilotes de ligne, avocat des mathématiciens dissidents russes comme Chtaranski, il a fait partie des avocats qui ont sorti clandestinement le manuscrit d’Henri Alleg dénonçant la torture en Algérie. Il a été surtout engagé dans les luttes menées avec le MRAP contre les négationnistes, comme Faurisson, et contre Klaus Barbie, au procès duquel il est intervenu pour les enfants cachés à Yzieu par Mme Zlatin et déportés a Auschwitz.

Plus récemment avec Abderrahmane Sissako, il a joué un petit rôle dans le film Toumbouctou pour dénoncer l’intégrisme islamiste obtus.

C’est un grand avocat et un homme de cœur qui a disparu avec lui.