Les députés socialistes et apparentés ont utilisé ce mardi matin leur « droit de tirage » afin de créer une commission d’enquête sur l’impact économique, sanitaire et environnemental de l’utilisation du Chlordécone et du Paraquat comme insecticides agricoles en Guadeloupe et Martinique.
Ces insecticides ont été utilisés massivement jusqu’en 1993 en Guadeloupe et Martinique par les producteurs de bananes alors que le Chlordécone avait été qualifié de « cancérigène probable » par l’Organisation mondiale de la santé dès 1979. Le chlordécone est toujours présent dans les sols où il peut persister environ 600 ans durant. Ainsi, 95% des Antillais sont imprégnés de chlordécone soit plus de 750 000 personnes.
Parce que cette catastrophe aurait pu être évitée, cette commission d’enquête devra notamment revenir sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de l’autorisation de ces insecticides. Les pouvoirs d’investigation étendus d’une commission d’enquête permettront de faire toute la lumière sur les responsabilités de chacun.
Cette commission d’enquête devra également évaluer les modalités d’une indemnisation des préjudices des victimes et des territoires. Les députés socialistes et apparentés avaient déjà déposé le 18 décembre dernier une proposition de loi proposant de créer un fonds d’indemnisation des victimes du chlordécone et du paraquat en Guadeloupe et Martinique. Cette proposition de loi avait malheureusement été rejetée par la majorité.